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Lettre de Carême 2022 du Vicaire Apostolique de Rodrigues

Déchirons nos cœurs et non nos vêtements (réf Jl 2,13) ; Pratiquons la prière, le jeune et l’aumône (réf Mt 6,1-6.16-18)

Chers frères et sœurs dans le Christ,
En ce Mercredi des Cendres, l’église à travers le monde et dans notre Vicariat de Rodrigues entre en carême. Dieu, dans sa très grande bonté et miséricorde a jugé juste et bon que, malgré la pandémie du covid19 qui continue à nous inquiéter ici à Rodrigues et à travers le monde, nous sommes encore là en tant que communauté chrétienne pour vivre cette saison de grâce qu’est le carême.
C’est en tant que peuple de Dieu que nous commençons le chemin du carême, un temps de grâce pendant lequel nous sommes appelés à nous unir à Jésus notre Seigneur et notre Sauveur pour vivre avec lui le mystère de sa passion, de sa mort et de sa résurrection. Qui dit chemin doit forcément impliquer une marche de notre part. Sur le chemin du carême nous nous efforcerons de marcher non seulement avec le Christ, mais aussi avec nos frères et sœurs qui font le même chemin que nous, nous marcherons ensemble en église (motto de notre vicariat qui vit le synode en ce moment).
« Déchirez votre cœur, et non vos vêtements » (Jl 2, 13). Avec ces paroles tirées de notre première lecture de la liturgie de la Parole de ce Mercredi des Cendres, le prophète Joël met l’accent sur la conversion du cœur, cette grande caractéristique de ce temps de grâce. L’appel du prophète Joël nous lance un grand défi qui nous rappelle que la conversion ne se réduit pas à des formes extérieures ou à des résolutions que nous avons prises dans notre tête, mais touche et transforme l’existence toute entière à partir du centre de notre personne, de notre conscience – notre cœur. Nous sommes invités à entreprendre un chemin sur lequel, défiant la routine, nous nous efforçons d’ouvrir nos yeux et nos oreilles, mais surtout d’ouvrir nos cœurs, pour aller au-delà de notre petit monde à nous.
Pour accomplir cela nous devons accepter que Dieu marche avec nous et que nous marchons avec Dieu. Cette marche, qui est avant tout une marche spirituelle, doit se faire dans la prière. La prière doit être notre force à nous les chrétiens tout comme la prière est la force de toute personne croyante. Nous voyons cela dans la vie des autrement croyants. Des fois leur attitude envers la prière peut nous aider à réfléchir sur la qualité de notre propre prière chrétienne et d’église. Dans nos moments de faiblesse et dans la fragilité de notre vie, nous pouvons nous adresser à Dieu avec une confiance de fils et de fille et entrer en communion avec Lui. Face à tant de blessures qui nous font mal et qui pourraient endurcir notre cœur, pendant ce temps de carême, nous sommes appelés à renouveler notre vie de prière. Dans la prière, qui a Dieu comme le centre de nos désirs, nous pourrons goûter à la tendresse, la compassion et à l’amour infini de Dieu. Le Carême est un temps de prière plus intense, plus prolongée, plus assidue, plus capable de se charger des nécessités de nos frères et sœurs; une prière d’intercession, pour intercéder devant Dieu pour les nombreuses situations de pauvreté et de souffrance dans notre propre vie et dans la vie de nos frères et sœurs. Surtout en ce moment où on continue à faire face à la pandémie du covid19, que notre prière soit une prière de confiance et d’espérance dans un Dieu qui ne nous abandonne jamais même si des fois on a l’impression qu’il ne nous écoute pas et n’entend plus nos prières.
A part la prière, le temps du carême nous invite aussi à jeûner. Le jeûne ce n’est pas suivre la règle de faire abstinence et ne pas manger de la viande les vendredis du carême, ou de jeûner et ne manger qu’un seul repas complet le mercredi des cendres et le Vendredi Saint. Si nous agissons de la sorte ce genre d’attitude envers le jeûne peut nous faire sentir qu’on a fait notre devoir, qu’on est satisfait de ce qu’on a accompli. Le jeûne doit nous pousser à penser au bien être des autres surtout les pauvres, les plus démunis, ceux qui ne peuvent pas joindre les deux bouts à la fin du mois, qui ne peuvent pas se nourrir eux-mêmes et nourrir leurs familles. Quand à travers le jeûne nous nous privons de la nourriture, de la boisson, des dépenses inutiles, et qu’on ne gaspille rien, cette pratique peut nous aider à ouvrir nos cœurs à l’essentiel et au partage. Le jeûne bien vécu peut nous aider à redécouvrir notre besoin de mettre toute notre confiance en Dieu et en sa providence.
Et quid de la place de l’aumône dans notre pratique de carême ? Pour beaucoup d’entre nous, pendant le carême on a l’habitude de faire des sacrifices, tels que ne pas fumer, ne pas boire de l’alcool, ne pas dépenser dans des choses matérielles dont nous n’avons pas besoin. Nous pourrions nous demander, cet argent qu’on aurait économisé, qu’est ce qu’on va en faire ? Est-ce que le jour de Pâques on va se servir de cette somme d’argent économisé pour nous récompenser nous-même, en achetant des vêtements neufs, en faisant une grande fête de Pâques bien arrosée ? Ou bien on pensera à faire l’aumône car celle-ci indique la gratuité, on donne à une personne, une famille qui est dans le besoin, dont on n’attend pas de recevoir quelque chose en échange ou en récompense ? En envoyant ses disciples en mission pour faire ce que lui-même est venu faire sur la terre, Jésus leur dit : « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. » (Matthieu 10 :8) En tant que disciple du Christ, la gratuité doit être une des caractéristiques qui montre qu’on est vraiment Chrétien. En tant que Chrétien, on doit comprendre qu’on a tout reçu gratuitement de Dieu, sans aucun mérite de notre part. Donc on doit apprendre à donner aux autres de bon cœur et gratuitement. L’aumône peut nous libérer de nos égoïsmes et aussi de notre attachement aux biens, surtout à l’argent dont on sait on ne pourra jamais apporter avec nous lorsqu’on quittera cette terre a notre mort.
Pour terminer, en ce moment où on continue à vivre la crise sanitaire dûe à la pandémie du covid19, on ne sait pas si on pourra vivre le carême rassemblé dans nos églises et chapelles. Mais essayons de vivre ce temps de carême autrement, chez nous, en famille, en petits groupes. Là où nous sommes nous pouvons prier ensemble. D’ailleurs le Christ lui-même a promis que quand deux ou trois sont réunis en son nom, il est là au milieu d’eux (Mt 18 :20).
En ce temps de grâce, de carême, osons marcher ensemble avec le Christ notre Seigneur. Prenons le temps de prier. Osons aussi de marcher ensemble avec nos frères et sœurs en église, et que ce marcher ensemble nous aide à prendre soin les uns des autres, surtout de ceux qui ont le plus besoins. Bon carême à vous tous.

Père Luc René Young Chen Yin, OMI Administrateur Apostolique

Date de l'événement:

mercredi, mars 16 2022

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