La mort du Pape Benoît nous donne l’occasion de recueillir l’héritage que nous laisse « ce grand serviteur du Christ et intendant des mystères de Dieu ». Toute sa vie comme professeur de Théologie, comme Evêque, et comme Pape, a été consacrée à scruter les Saintes Ecritures, à butiner dans les écrits des grands théologiens de l’histoire, comme St Augustin, St Bonaventure et tant d’autres pour faire goûter à l’Eglise le riche miel de l’authentique Tradition Chrétienne. Il a su la mettre en valeur dans toute sa beauté, sa pertinence, et sa puissance de transformation pour nos vies.
Sa grande culture, son charisme d’enseignement clair et limpide ont fait de lui un vrai Père dans la foi, c’est-à-dire, un homme qui a su initier plus d’un, non seulement à la connaissance des sources de la foi, mais à la vie de foi elle-même. Car pour lui le but de la théologie, ce n’était pas seulement acquérir une science mais de recueillir une sagesse, d’accueillir en Jésus l’amour d’une vie, la lumière du monde.
Accepter la charge d’Evêque de Rome et de Pape au soir de sa vie a été pour lui une grande épreuve, un vrai sacrifice. Il l’a accepté dans la foi, avec un sens peu commun du service humble et gratuit. Il a exercé son ministère de Pape fidèlement avec simplicité et patience jusqu’au moment où avec une grande liberté il a reconnu qu’il n’avait plus les forces voulues pour continuer à porter cette charge.
Ce renoncement a surpris et étonné beaucoup de monde, mais ce fut un geste humble et courageux qui a été comme un ultime témoignage de foi dans le Christ qui, seul, conduit et soutient l’Eglise au long de son pèlerinage, cette Eglise qu’il a tant aimée jusqu’à se livrer pour elle.
Comme quoi la vie de foi n’est pas un long fleuve tranquille ; elle est mise à l’épreuve au moment où nous nous attendons le moins. La science théologique la plus raffinée, la culture biblique la plus étanche ne nous mettent pas à l’abris de ces tempêtes soudaines, qui perturbent notre traversée.
Benoît XVI n’a pas été seulement un expert des choses de la foi, mais un humble croyant qui comme Marthe, a connu les secousses inattendues de la vie et s’est laissé interpeller par le Seigneur, « Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. Le crois-tu ? » Et toute sa vie n’a été que l’articulation de la réponse d’un grand croyant : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Fils de Dieu, qui vient dans le monde ».