Eglise à Venir : l'équipe remettra à Mgr Durhône un rapport final lors d'une assemblée spéciale ce 23 novembre

L’équipe de discernement de « Eglise à venir », a produit un rapport final en se basant sur les synthèses de relecture des prêtres, diacres, religieux, religieuses et laïcs. Mgr Jean Michaël Durhône prendra connaissance de ce rapport lors d’une grande assemblée ce samedi 23 novembre 2024 au Collège Saint Joseph à Curepipe, en présence des prêtres et de tous les membres des EAP du diocèse. Catherine Beesoo, membre du comité « Eglise à venir », revient sur cette démarche.

• Ce n’est pas la première fois que l’Eglise à Maurice s’engage dans un grand et profond exercice de réflexion sur sa mission tant auprès des fidèles que dans la société mauricienne ; De quelle manière le projet « Eglise à venir » est-il différent des précédentes auto-évaluations ?

Effectivement notre Eglise relit régulièrement sa mission. Cependant cette relecture-ci  intervient à un tournant différent. Après la COVID qui a vidé nos églises, un synode sur la synodalité qui nous a mis en face de notre besoin de « marcher ensemble », après plusieurs démarches diocésaines dont Talenteo et après 7 ans de Kleopas, nous avons assisté avec appréhension au vieillissement du clergé et au manque grandissant de prêtres. Mgr Durhône, nouvellement ordonné se devait de poser la question de l'Eglise dans l'île Maurice d'aujourd'hui et surtout de demain. C'est la première fois qu'on pose la question de la coresponsabilité prêtre et laïcs, et ce, 20 ans après la mise en place de la première EAP.

• La grande rencontre diocésaine avec l’évêque de Port-Louis prévue ce samedi est la cinquième étape du calendrier de travail du comité « Eglise à venir » ; est-ce que l’équipe est satisfaite de la mission entreprise jusqu’ici ?

L'équipe est satisfaite mais elle réalise que le travail accompli n'est en fait que le début. Il servira certainement à la mise en place d'un plan d'action pour une meilleure collaboration prêtre-laïcs. Il faut que notre fonctionnement interne soit souple pour que l'Eglise puisse jouer pleinement son rôle dans la société.

• Quels ont été les faits marquants de ces précédentes étapes ?

La première étape était la présentation et l'explication du calendrier de travail aux membres du clergé en début d'année. Puis, lors de la 2e étape, nous avons fait le même exercice en région et cette fois, avec 2 membres des EAP de chaque paroisse. Cette étape a préparé l'étape 3, la relecture en paroisse selon une méthodologie standard. Ce n'était pas une simple évaluation ou une simple relecture. Les personnes ont fait une relecture spirituelle. Ils se sont mis à l'écoute de l'Esprit.

Donc aux mois de Septembre et d’Octobre, les anciens membres des EAP ainsi que les membres actuels se sont mis au travail. Les prêtres ont fait de même dans leurs régions respectives.

Puis l'équipe a réalisé une synthèse régionale des retours de chacune des paroisses participantes.

Dans l'étape 4, nous avons une nouvelle fois rencontré les EAP en région pour leur restituer ce qui ressort de leur réflexion.

• Les EAP et d’autres proches collaborateurs des prêtres en paroisse étaient principalement concernés dans les discussions « Eglise à venir » ; est-ce que les organisations diocésaines qui aident l'Église dans sa mission sociale ont participé aussi à cet exercice de réflexion ?

Au fait notre travail ne concernait que les EAP car ce sont ces personnes qui ont la mission « de porter le souci de la pastorale ». C'est le lieu par excellence ou se déroule (ou devrait se dérouler) la coresponsabilité. D'autres équipes de travail font la relecture en parallèle dans les services diocésains.

• Le comité est arrivé presque au bout de son calendrier de travail pour cette année ; Personnellement quels sentiments vous habitent en étant en première ligne dans la mission « Eglise à venir » ?

Je suis moi-même ancienne membre d'une EAP et j'ai vécu l'exercice en interne et en externe.

J'ai aussi participé aux synthèses et aux présentations.

J'ai été frappée par la force vitale de ces personnes qui parlent beaucoup de leurs joies, disent avec franchise leurs difficultés, admettent humblement leurs conversions mais surtout expriment de longues listes de rêves et d'appels pour continuer la mission de l'église. Je ressens cette espérance, cette détermination à toujours avancer, mettre nos pas dans ceux de Jésus.

L'équipe qui prendra la relève a du pain sur la planche mais elle ne sera pas seule...