Mgr Duhrône : « Ne soyez pas des fans du Père Laval mais des disciples du Christ à l'exemple du Père Laval »

Cette année encore des dizaines de milliers de Mauriciens de toutes croyances religieuses, de toutes cultures, et venant de toutes les régions du pays ont convergé vers le tombeau du Bienheureux Jacques-Désiré Laval à Sainte-Croix dans la soirée du 8 septembre pour commémorer l’anniversaire de sa mort. 159 ans après sa mort, le bon Père Laval demeure le grand rassembleur des Mauriciens, confirmant ainsi ces appellations, notamment « l’Apôtre de l’Ile Maurice » et « l’Apôtre de l’unité des Mauriciens ». Le pèlerinage de cette année a pour thème « Pou swiv Zezi  anou swiv Per Laval ».

Le temps fort de cette soirée annuelle dédiée  au Père Laval était  la traditionnelle messe solennelle de 20h00 présidée  par l’évêque de Port Louis et qui est retransmise en directe à la télévision, soulignant ainsi le caractère national de cet événement dans la vie du diocèse de Port Louis. A la   foule importante présente dans la cour de l’église Sainte-Croix, venue rendre hommage au Père Laval et prier avec  ferveur, Mgr Jean- Michael Durhône  a lancé : « Vous n’êtes pas venus ici en tant que fans  du Père Laval … Soyez des disciples du Père Laval ! »

Dans la première partie de son homélie, Mgr Jean-Michaël Durhône, a fait un parallèle entre le tableau  sombre de la vie sociale du pays dressé par le Père Laval au début de sa mission en terre mauricienne en 1841,  et les situations difficiles auxquelles font face le pays aujourd’hui et qu’il qualifie de « peines à porter ensemble ».

L’évêque de Port-Louis a alors mentionné  quelques sujets  d’actualité qui l’ont frappé ces deniers jours au plan local et au niveau international et a cité à titre d’exemple : les dernières statistiques concernant le divorce; le nombre effrayant  d’accidents de route depuis le début de l’année et le nombre de personnes qui y ont péri sans compter les conséquences de ces drames sur la vie de familles ;  les bouleversements climatiques dans différentes parties du monde.

Mgr Durhône est conscient des situations difficiles dans lesquelles se trouvent de nombreuses  familles mauriciennes  mais ce n’est pas , selon lui, qu’il faut désespérer et sombrer dans le défaitisme. Le chef de l’Eglise a livré par la suite un message axé sur l’espérance en s’appuyant sur l’expérience de l’apôtre Pierre dans le texte d’Evangile lu à cette occasion,  et relatant  l’épisode de la pêche miraculeuse au Lac de Tibériade.

Mgr Durhône a encouragé vivement les Mauriciens à s’inspirer de l’œuvre et de l’héritage du Père Laval pour relever ensemble les nouveaux défis de la société mauricienne.  Et de faire ressortir, que déjà à son époque, le Père Laval a sollicité l’aide d’anciens esclaves – détruits par l’esclavage et blessés profondément  dans leur identité – pour  sa   mission d’évangélisation, donnant par là-même aux fidèles catholiques aujourd’hui des pistes sur la manière d’avancer ensemble dans ces nouvelles réalités.

« Comme  Pierre dans l’Evangile que nous avons entendu a dit « sur ta parole Seigneur je vais jeter les filets », Père Laval a lui aussi,  en s’appuyant sur cette Parole d’espérance de Jésus,   fait  confiance à ces anciens esclaves.  Il leur a redonné leur dignité d’hommes  et de femmes et ils  sont devenus missionnaires dans différents coins de l’île. Pour le Père Laval, l’espérance était les auxiliaires » a expliqué Mgr Durhône.

Et il y a aujourd’hui, a poursuivi  le chef de l’Eglise catholique,  d’autres faits  heureux dans la vie de notre  pays  qui sont à son avis «bann zoli sign  desperans » pour l’Ile Maurice.  A titre d’exemple, Mgr Durhône  a mentionné la performance brillante des athlètes mauriciens aux derniers Jeux des Iles de l’Océan Indien et la belle fraternité qui a prévalu entre les jeunes de la région durant cet événement sportif.

Il a aussi salué l’engagement des jeunes dans le domaine social ainsi que la prise de conscience grandissante au sein de la population à la question écologique. « Au cœur des difficultés quotidiennes il y a des signes d’espérance là où  mous sommes » 

Mgr Durhône a toujours porté la vie des  jeunes dans son sacerdoce et il s’y est attardé dans la dernière partie de son homélie. C’est dommage, selon lui, d’entendre depuis quelques temps que des commentaires négatifs sur la jeune génération.

L’évêque de Port Louis a fait un véritable plaidoyer auprès des adultes et de tous ceux qui sont à des postes de responsabilité dans divers domaines, pour avoir une meilleure attitude envers les jeunes ; appelant chaque personne  à  mettre en exergue  les engagements des jeunes et de valoriser leurs talents dans différents secteurs. « Il est important de valoriser les aptitudes des jeunes et de croire en leur capacité d’agir et qu’ils  sont capables de devenir des leaders demain ! Chez les jeunes aussi il y a des signes d’espérance…»

Ecoutez l’homélie intégrale de Mgr Durhone.