Les refrains entraînants de « Comment ne pas te louer » et de « Je suis dans la joie » - devenus tubes planétaires - retentissent ces jours-ci au sein de la Congrégation des Filles de Marie. La raison de cette allégresse : les responsables de la congrégation reçoivent ce dimanche 24 , lors d’une messe en la Basilique Sainte-Hélène à Curepipe, le « Oui » définitif de Sr Marie-Paule Milazar et de Sr Marie Angèle Tandala Ngunza. Comment en effet ne pas éclater de joie alors que les vocations religieuses sont rares de nos jours ?
Marie-Paule est originaire de Rodriguaise tandis que Marie Angèle vient du Congo Brazzaville. Elles ont cheminé ensemble en terre mauricienne ces huit dernières années, soit le temps des vœux temporaires. Durant cette période, bien encadrées par les ainées, les deux jeunes sœurs ont eu l’occasion de réfléchir profondément à toutes les questions relatives à leur engagement définitif dans la vie religieuse et aussi de connaitre la riche histoire de « Filles de Marie », de se familiariser avec son travail apostolique dans le pays où elle est implantée. Sans compter les séances de formations nécessaires qui couvrent un large éventail de sujets avec une ouverture sur le monde, afin de continuer le parcours avec davantage de confiance.
Sr Marie Angèle et Sr Marie-Paule ont entrepris cette route vers la profession perpétuelle avec conviction et sérénité, comme en témoigne le sourire chaleureux et radieux qu’elles affichent. Leur visage brille de bonheur. Manifestement elles sont heureuses dans la décision qu’elles ont prise : «Nous avons choisi de consacrer notre vie au Seigneur et de nous mettre au service des autres. Nous sommes dans la joie et c’est une joie sereine qui nous habite ».
Et selon elles, « La vocation religieuse n’est pas en décalage avec le monde actuel : les messages du Christ parlant d’amour, de justice, de paix, d’unité, d’honnêteté de solidarité, d’égalité de chances, de soutien aux plus faibles, restent d’actualité depuis plus de 2000 ans » soutiennent les deux Sœurs.
A plusieurs reprises les deux jeunes religieuses parlent de « choix libre » dans leur choix de vocation religieuse. « Avant de prononcer notre « oui » perpétuel et de prendre l’anneau, la congrégation nous a donné le temps pour réfléchir et pour poser toutes les questions que nous avons sur la vie religieuse. Est-ce que je vais pouvoir tenir lorsqu’ il y aura des nuages ? Mon « oui » est un choix libre et personnel. Personne ne m’a forcée à prendre cette décision. Quand on dit « oui » c’est « oui pour la vie ». Comme tout être humain nous avons nos forces et nos faiblesses mais on puise notre force chaque jour dans la Parole et dans la prière», dit pour sa part Sr Angele.
Et sa consœur aborde dans le même sens : « J’ai choisi librement de tout quitter pour suivre Jésus seul et mes parents ont accueilli ma décision. Je sais qu’il y aura des moments difficiles mais je ne vais pas dire : « Ayo cela ne marche pas je rentre chez moi !». Il faut tenir dans la foi et je suis sûre de l’appui du Seigneur à tout instant de ma vie ».
Lorsqu’on demande à Marie Angèle et a Marie Paule si la manière de vivre leur engagement va changer après avoir prononcé ces vœux perpétuels, elles répondent-elles à l’unisson : « Rien ne change ! ». Il ne s’agit pas d’une promotion … « Ces vœux et l’anneau que nous recevrons confirment notre engagement définitif à la vie religieuse et notre appartenance à la congrégation que nous avons choisie. La vie de chaque jour sera pareille mais c’est un « Oui » qui se renouvelle chaque jour. En marchant ensemble avec les autres Sœurs et en nous soutenant mutuellement nous trouvons des moyens pour que ce « Oui » soit toujours fidèle et joyeux », explique Sr Angèle, pleine de confiance.
Les deux Sœurs confient qu’il est important aussi pour elles d’aller régulièrement à la source et s’inspirer de l’engagement et du témoignage de vie de Sœur Marie-Magdeleine-de-la-Croix (la fondatrice de la congrégation) « pour avoir l’audace dans la mission ». Avec fierté et émotion, elles nous montrent ainsi le livre de Prosper Eve (auteur réunionnais) ayant pour titre « Du torchis à la pierre – La Congrégation des Filles de Marie (1849 -1999) Le Triomphe de l’Amour ».
Jusqu’ici Sr Marie Angèle et Sr Marie-Paule ont fait « une formidable expérience » de vie communautaire et elles apportent un beau témoignage : « La vie religieuse est belle ! Nous avons chacune notre identité et les Sœurs viennent de différents pays. Nous ne sommes pas parfaites mais nous arrivons à vivre en harmonie dans le respect des cultures et nous avons toutes un seul but, c’est-à-dire, transmettre la Bonne nouvelle de l’Evangile et poursuivre l’œuvre de notre fondatrice » dira Sr Marie Paule.
Sr Marie Angèle qui est arrivée à Maurice en 2015 a réussi remarquablement son intégration à la vie locale et apporte de temps en temps une petite touche de son pays natal dans son apostolat. « Ces différentes nationalités sont une richesse pour la Congrégation dans sa mission. Je suis la seule Congolaise mais je me sens bien entourée par mes Sœurs. Nous formons une famille où il y a la solidarité et où chaque membre est à l’écoute de l’autre. J’aime bien prendre l’image du bananier qui reflète la générosité, l’abondance, le regroupement, pour symboliser la vie en communauté qui est le vivre-ensemble» partage Sr Marie Angele.
Sr Marie Paule a eu la joie d’avoir avec elle les membres de sa famille et des amis venant de Rodrigues pour sa profession religieuse perpétuelle mais tel ne sera pas le cas pour Sr Marie Angèle. Certes cette dernière a un petit pincement au cœur car ses proches n’ont pu faire le déplacement pour cet événement mais elle sait qu’elle est soutenue spirituellement par sa famille.
« Ma famille m’a toujours encouragée à travers la prière et mes proches sont dans la joie. Même s’ils n’étaient pas là physiquement ils m’accompagnent spirituellement et cela fait du bien de savoir qu’ils sont en communion avec moi et avec Sr Marie Paule » nous dit Sr Marie Angèle.
.