Chers frères et sœurs mauriciens, de Rodrigues, d’Agalega et des Chagos,
C’est la première fois que je m’adresse à vous en tant qu’évêque de Port-Louis pour cette fête de Noël.
Vous m’avez fait un très bon accueil depuis que j’ai été nommé évêque de Port-Louis. Des gestes d’amitié venant de tout horizon culturel et religieux ont été exprimés et j’en suis touché. Merci du fond du cœur.
Noël est célébré par tous. Pour les chrétiens, Noël c’est la naissance du Sauveur. En Jésus, Dieu vient nous rejoindre au cœur de notre humanité. Dieu vient habiter ce monde qui est le nôtre. Dieu, en Jésus, vient apporter l’espérance d’un monde nouveau et que notre humanité est appelée à être sauvée.
Quand nous regardons le monde dans lequel nous vivons, nous pourrions être tentés de nous poser cette question : « Y a-t-il encore de la place pour que Jésus naisse au cœur de ce monde ? ».
Quand Marie allait accoucher, Joseph et elle ont cherché une place pour que Jésus naisse. Toutes les portes étaient fermées. Et pourtant c’est dans la simplicité d’une mangeoire que le Sauveur est né. Oui, il y a encore de la place pour que Jésus naisse au cœur de ce monde et de notre société mauricienne.
Quand nous voyons les conflits, nous pouvons nous décourager. Comme la paix suppose travailler à la justice, il y a de la place pour construire la paix et pour faire naître l’espérance. Quand des personnes, des ONG s’engagent et développent une conscience écologique, je me dis qu’il y a de la place pour que Jésus naisse.
Il y a de la place pour les jeunes. Les jeunes ont quelque chose à apporter à notre société mauricienne. Ils peuvent nous apporter leurs rêves, leur enthousiasme, leur énergie.
Il y a de la place pour que des ponts se construisent au sein de cette société mauricienne. Nos différences de culture et de religion sont davantage des opportunités pour construire des ponts que des obstacles qui amènent à l’indifférence et à la violence.
Oui, il y a de la place. Et Dieu, par amour pour notre humanité, nous donne gratuitement son fils Jésus.
Avant de vous exprimer mes vœux, je voudrais attirer l’attention sur le nombre inquiétant d’accidents de la route dans notre pays. Comment ne pas avoir une pensée pour toutes ces familles, époux, épouses, enfants qui sont éprouvés par le décès tragique d’un des leurs ?
En ce temps de fête, je vous invite à être responsables sur la route. Aucune famille ne peut croire qu’elle peut être épargnée d’un tel drame. Kisanla ti pu envi truv en membre so fami lor kanape pendan ban fet nwel ou nuvel an ? Mo lesperans seki nou pran konsians ki nu responsab nu lavi ek lavi sak dimoun kan nu lor larout.
Je vous souhaite, chers amis mauriciens, à vous et a vos familles, une bonne fête de Noël.
+ Mgr Jean Michael Durhone
Evêque de Port-Louis