L’homélie de Mgr Maurice Piat, prononcée lors d’une messe à l’église Ste-Hélène, Curepipe, à l’occasion de la Fête du Travail, ne peut passer inaperçue. Tant dans le fond que dans la forme, l’évêque de Port-Louis a su trouver comment s’adresser à l’ensemble de la population mauricienne sur un sujet de grande préoccupation qu’est la hausse du coût de la vie.
Sur un ton posé et empreint de compassion, Mgr Piat a utilisé des mots comme respect, solidarité, dignité et écoute pour, d’une part, faire comprendre qu’il prend la pleine mesure de la souffrance de nombreux Mauriciens, et d’autre part, appeler à travailler ensemble.
Aux entreprises et aux politiciens, il a fait un appel à penser en termes de « bien commun », à entamer un dialogue approfondi, et à avancer ensemble.
Ce n’est malheureusement pas la première fois que l’évêque de Port-Louis lance de tels appels. Et malgré le temps qui passe, son message reste toujours d’actualité. Les heurts d’il y a deux semaines ont révélé la souffrance d’une certaine tranche de la population mauricienne. Est-ce une question de cause à effet, reste que depuis, les augmentations de prix à répétition semblent être moins visibles, alors que la liste des produits subventionnés s’est rallongée et une baisse des prix de certains médicaments annoncée.
Face à la souffrance de tant de mauriciens, Mgr Piat a eu les paroles d’un bon berger, tout en mettant en garde contre une société en crise et en appelant à un élan de patriotisme général. Reprenant d’ailleurs pour cela les paroles du cardinal Jean Margéot : « Boukou ti dimounn dan boukou ti landrwa kapav fer boukou ti kiksoz. »
Que souhaiter après une prise de parole pareille ? Que tout cela tombe dans de bonnes oreilles et que continuent à germer des initiatives visant à permettre au peuple mauricien de traverser ces temps difficiles. Avancer ensemble et permettre à chaque Mauricien d’avoir une vie convenable n’est pas un choix, mais une nécessité car, comme l’a fait ressortir Mgr Piat en reprenant les paroles du pape François : « Ennn sosiete ki les de kote enn parti so popilasion, zame sosiete-la pa pou viv an pe. »
Martine Théodore-Lajoie