Chers frères prêtres,
Je vous souhaite à tous une belle fête du sacerdoce. Même si nous ne pouvons pas nous réunir tous à la Cathédrale pour la messe Chrismale, restons unis, autour du Christ qui a appelé chacun par son nom et demandons-lui pour chacun de nous la grâce d’une fidélité créatrice au service du peuple qui nous est confié.
Je rends grâce à Dieu pour chacun d’entre vous, prêtre diocésain ou religieux, missionnaire ou mauricien. Merci de tenir le coup dans la foi et l’espérance au milieu de ces restrictions sanitaires qui affectent beaucoup l’exercice du ministère. Je pense spécialement aux confrères âgés et malades, et aussi aux séminaristes. Ils m’ont écrit et sont en communion avec nous ce matin.
J’ai particulièrement aimé la façon dont vous avez encouragé l’émergence d’une multitude de petits groupes qui se sont réunis dans les quartiers, dans des cours ou dans des maisons pour célébrer Noël, et encore pour vivre la cérémonie des cendres. Tout au long du Carême, ces mêmes groupes ont organisé des chemins de croix, ou des temps d’adoration du St Sacrement, et de confession, et plus récemment des célébrations de la Parole pour des Rameaux. J’ai eu plusieurs échos très positifs de ce qui a été vécu dans ces petits groupes. En cherchant à s’adapter au mieux à une situation pénible de restrictions, vous avez permis l’émergence d’un autre visage d’Eglise plus proche des gens, plus fraternel, plus accueillant. Vous avez pu ainsi découvrir la beauté discrète de l’Eglise, celle qui apparaît au carrefour d’une rencontre, dans un geste d’amitié, un soutien partagé, un enseignement à persévérer dans la foi et l’espérance.
C’est un peu ce qui se passe lorsqu’on taille une plante et qu’on restreint ainsi sa tendance à l’expansion, il y a un autre bourgeon qui apparaît. De même, les restrictions qui nous empêchaient de nous réunir en grand nombre à l’Eglise, ont permis ce bourgeonnement de fraternité à la base. Et nous avons pu expérimenter que la vraie beauté de l’Eglise ne tient pas d’abord au grand nombre, aux foules, aux réussites spectaculaires mais plutôt à la qualité plus humble, plus discrète d’un accueil simple, de rencontres et de partages plus vrais, plus profonds, d’une manière de s’encourager mutuellement, comme des pèlerins sur la route.
Le contexte de ce dernier repas est terrible : Judas va trahir, Pierre va renier, les autres vont se disperser. Jésus le sait et il le dit. Il est bouleversé. Celui qui donne sa vie est rejeté, n’est pas compris. Ce premier groupe de disciples qu’il a lui-même choisis pour continuer son œuvre va montrer sa grande faiblesse. C’est au milieu de ce désastre, de cette grande douleur, que Jésus pose deux gestes décisifs de sa vie :
C’est comme s’il nous disait que l’Eucharistie qu’il nous invite à célébrer en mémoire de lui, serait comme incomplète ou inachevée, si cette célébration de sa mort et de sa résurrection ne débordait pas dans une vie de service toute simple, au ras de terre, à la maison, au travail, dans nos voisinages.
Ces petits rassemblements qui ont eu lieu dans les quartiers depuis Noël et jusqu’à ces jours-ci, ainsi que tout l’esprit de service humble et discret qui s’y est déployé ne sont pas simplement des initiatives prises « faute de mieux » pour remplacer les grandes célébrations eucharistiques auxquelles nous étions habitués. Au contraire, elles apparaissent plutôt comme le complément nécessaire aux célébrations eucharistiques, comme un balancier nécessaire pour garder l’équilibre et maintenir à flot la barque de l’Eglise. Comme pour nous rappeler que, pour être authentique, la célébration Eucharistique appelle un engagement à servir dans la vie ordinaire, la vie simple et humble de nos familles, et de nos quartiers, comme dans la vie de la cité.
C’est pourquoi je pense qu’il serait bon d’inviter ces petits groupes qui se sont réunis en quartier de Noël à Pâques, à faire une relecture de leur expérience à la lumière de la parole de Dieu. Il y a là quelque chose de précieux que la parole peut mettre en valeur et qu’il ne faut pas perdre. En relisant leur expérience ils pourront rendre grâce pour ce bout de chemin qu’ils ont fait ensemble, découvrir la vraie valeur de ce qu’ils ont vécu, reconnaître aussi ce qui n’a pas marché et voir ensemble quel pas de plus ils pourraient faire.
Je pense que, pour cette relecture, la méthode des « conversations synodales » conviendrait tout à fait pour permettre à chacun de s’exprimer et surtout d’être écouté. Faisons confiance à l’Esprit. Laissons-le nous surprendre. Cette relecture pourrait en même temps constituer un apport très appréciable au Synode en cours.
Conclusion
J’en profite pour vous remercier de toute la peine que vous vous êtes donnés pour accompagner le chemin synodal sur vos paroisses, dans vos services ou mouvements.
Ce Synode n’est pas simplement un événement ponctuel qui a commencé en octobre dernier et qui se conclura en juin. C’est plutôt le début d’un processus, qui a pour but de nous encourager à vivre notre vie d’Eglise de manière de plus en plus synodale. Il ne s’agit pas de lancer une nouvelle activité mais d’adopter un nouveau style, de nouvelles habitudes : en particulier l’habitude d’avoir recours à l’Esprit et de lui faire confiance au quotidien. C’est lui qui guide l’Eglise, la dynamise, suscite la fraternité et donne le souffle missionnaire. En marchant ensemble, en nous écoutant mutuellement et en écoutant ensemble la Parole de Dieu, nous resterons en contact avec l’Esprit qui guide l’Eglise.
Au moment de renouveler les promesses de notre ordination, je vous redis ma confiance, ma gratitude et implore le Seigneur de nous donner la joie de donner notre vie, la joie d’annoncer l’Evangile, la joie de servir.
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