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Tribune - P. Mongelard: 'Libérer la parole pour soigner le mal"

Comment ne pas manisfester son effroi et son indignation à la suite de la publication des vidéos démontrant la violence insoutenable infligée à ses hommes placés en détention policière par des représentants des forces de l’ordre.
Nous ne pouvons ne pas souligner l’incompatibilité des méthodes d’interrogatoire coercitive, la brutalité policière et la torture, avec les lois et convention nationales et internationales. Non seulement ces pratiques effroyables constituent une transgression significative des valeurs et des principes de notre état de droit mais elles portent atteinte à la dignité de la personne humaine.
Comment rester insensible devant une telle cruauté, comment ne pas la condamner ? Comment ne pas s’indigner du fait qu’une telle violence – volontaire et invraisemblable – puisse encore subsister dans notre pays ? Comment ne pas compatir à l’humiliation, la douleur et la souffrance des victimes et de leurs familles ?
Ces sentiments se sont traduits par des prises de parole et de position, des publications, des témoignages dans les médias, et surtout sur les réseaux sociaux. Effectivement, la mise en lumière de ses actes humiliants et dégradants a suscité une véritable fougue médiatique et un emballement sur les réseaux sociaux : révoltes, interrogations, revendications et une certaine libération de la parole des victimes sont les fruits de ce premier constat.
Beaucoup ont dénoncé publiquement les dérives des autorités et les abus dont ils ont été victimes dans le passé. Il est concevable que la véracité de ces actes puissent être mise en cause et il faut prendre des sanctions contre ceux qui font usage de fausses allégations et en profitent pour proliférer la haine et la division mais il faut impérativement veiller à ne pas banaliser la parole des victimes et la violence gratuite et inouïe commis à leur encontre.
Certains diront certes qu’àvoir recours au tribunal médiatique n’est pas la bonne marche à suivre mais il nous faut essayer de comprendre les réticences des présumés victimes – leur peur : de représailles, de faire face à leurs agresseurs, de revivre ses moments terribles, de ne pas être pris au sérieux, de s’exposer et d’exposer leurs proches au grand public, d’endurer le procès.
Toutefois, il faut les encourager à rapporter ces abus à la police. Il faut aussi y voir le ras-le-bol des citoyens qui n’y voient qu’un énième scandale, mensonge, tromperie et dissimulation mais aussi l’exaspération de leur désir de justice, de transparence, d’être écouté et d’avoir un procès équitable et le besoin de l’assouvir. Cette vague médiatique a suscité de nombreuses demandes, interrogations et exigences qui ont été adressées au pouvoir en place, notamment sur la crédibilité et l’efficacité des mesures et institutions mis en place pour adresser la brutalité policière et la torture et la prise en charge des plaintes émises par des victimes d’abus.
Certes, nous ne découvrons pas l’existence de ces pratiques indignes par le biais des témoignages qui se multiplient depuis quelques jours, mais ils révèlent, toutefois, l’ampleur du phénomène et stimule une certaine sensibilité à ce sérieux problème. La gravité de la situation requiert de l’État la reconnaissance des violations des droits fondamentaux des victimes ; la condamnation en justice de toute forme de brutalité et de torture devient donc une obligation et une urgence vitale. Il faut désamorcer cette violence effroyable en s’assurant que la minorité des forcse de l’ordre qui est gangrénée par ces pratiques excessifs et indignes ne puisse pas se soustraire aux conséquences de leurs actes.
Notre pays ne peut pas tolérer plus d’impunité et ne se contenter que de la cruxifixion médiatique des responsables présumés. Il est indispensable que l’on revendique des paroles fortes de la part des décideurs politiques et quelles soient suivies par une vraie décision de justice, une volonté et un engagement sincère d’instaurer des mesures et un plan d’action concret pour prévenir, combattre et condamner toutes les formes de torture ou de tout autre traitrement cruel, inhumain et dégradant.
Il faut à tout prix être vigilant et veiller à ne pas exacerber les tensions et les frustrations qui placent en opposition la population et la police dans son ensemble – que ces plateformes ne deviennent pas des arènes, des champs de bataille, mais des fondations d’un éveil de la consience et le catalyseur pour restaurer la foi des citoyens à travers la réalisation d’un système de justice efficace ayant pour fondement le respect de la personne humaine, de ses droits et de sa dignité.
Père Gérard Mongelard

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